La mesure des odeurs est un domaine d’expertise relativement récent, mais qui prend de plus en plus d’importance. Comprendre et pouvoir quantifier les odeurs est devenu essentiel.
Mais comment mesure-t-on une odeur ? Quelles sont les unités utilisées ? C’est ce que nous allons découvrir dans cet article.
Les défis de la mesure des odeurs
Malgré les avancées scientifiques et normatives, la mesure des odeurs reste un défi. La perception des odeurs est une phénomène complexe, qui dépend non seulement de la nature des composés odorants, mais aussi de la perception individuelle. De plus, les odeurs peuvent être influencées par de nombreux facteurs environnementaux, tels que la température, l’humidité ou le vent.
Les différentes unités de mesure des odeurs
Il existe deux normes européennes qui définissent les unités permettant de mesurer les odeurs, que ce soit en laboratoire ou sur le terrain. Ces unités sont : l’unité d’odeur européenne (ouE/m³ – norme EN 13725) et la Sniffing Unit (SU/m³ – norme EN 16841-2).
- L’unité d’odeur européenne (ouE/m³)
Imaginez que vous êtes dans une pièce dans laquelle on pulvérise un parfum. Au début, vous ne sentez rien, mais à mesure que le parfum est pulvérisé, vous allez commencer à le sentir. Le moment où vous commencez à percevoir l’odeur, mais pour autant pouvoir la nommer, est ce qu’on appelle le « seuil de détection ».
Pour mesurer la concentration d’une odeur, on utilise un groupe de personnes (le jury). On leur présente plusieurs fois l’échantillon de gaz odorant dilué, en diminuant progressivement le taux de dilution de celui-ci, jusqu’à ce qu’ils commencent à percevoir une odeur.
La concentration à laquelle le jury commence à percevoir une odeur correspond à 1 ouE (unités d’odeur européennes) par mètre cube de gaz neutre.
Par exemple, si on doit diluer l’échantillon gazeux 100 fois pour être au seuil de détection, alors la concentration de l’odeur de cette échantillon est de 100 ouE/m3.
Il est important de noter que la concentration d’odeur est déterminée en laboratoire à l’aide d’un olfactomètre, ce qui signifie que cette mesure ne peut être réalisée sur site.
- La Sniffing Unit (SU/m³)
La « sniffing unit » (SU), est la plus petite quantité de substance odorante qui doit être présente dans un mètre cube d’air pour qu’une personne expérimentée (un membre du jury) puisse identifier l’odeur.
Imaginons que vous ayez un groupe d’experts en odeurs près d’une station d’épuration. En se rapprochant de la station sous les vents, à une certaine distance il y aura suffisamment de molécules odorantes dans l’air pour qu’un des experts dise : « Je peux sentir l’odeur des eaux usées ». À cette distance, la quantité de molécules odorantes dans l’air, pour cette odeur spécifique, correspond à ce qu’on appelle une « sniffing unit ».
Il est important de noter que la « sniffing unit » est déterminée dans des conditions de terrain et non en laboratoire.
Utiliser des méthodes reconnues pour parler le même langage
La perception et l’interprétation d’une odeur étant très subjective, il est important de pouvoir objectiver les mesures. L’utilisation de normes permet à tous les acteurs impliqués : administrations, industriels, riverains… de parler le même langage et de se comprendre.
Les applications de la mesure des odeurs
La mesure des odeurs trouve des applications dans de nombreux domaines. Dans l’industrie, elle permet de contrôler les émissions odorantes et d’évaluer les performance des installations de désodorisation. Dans le domaine de l’environnement, elle permet d’évaluer l’impact des activités humaines sur la qualité de l’air.
Conclusion
La mesure des odeurs est un domaine complexe, mais essentiel pour de nombreuses industries et pour la surveillance de la qualité de notre environnement. Les unités de mesure que nous avons présentées dans cet article – l’unité d’odeur européenne et la Sniffing Unit – sont des outils clés pour quantifier les odeurs de manière standardisée et répétable.
Cependant, il est important de se rappeler que ces unités ne sont qu’un aspect de la gestion des odeurs. Pour aborder efficacement les problématiques liées aux odeurs, il est nécessaire de comprendre non seulement comment les mesurer, mais aussi comment les capter et les traiter.
En fin de compte, l’objectif est de créer un environnement où les odeurs sont gérées de manière responsable et efficace, pour le bénéfice de tous. Et avec les bonnes connaissances et les bons outils, nous pouvons faire de grands pas dans cette direction.